Hello à tous·tes !
Notre carte collective pour le mois de mars est… la Tour !
Ma réaction en la tirant fut : “oh wow… je suis pas prête”. Ce qui est globalement ce qu’il se passe en nous quand on voit la Tour, carte déstabilisante, symbole de changements radicaux et transformateurs !
Écrire ces lettres sur les cartes collectives est un exercice intéressant parce que littéralement, je tire une carte et puis… j’écris. Je ne la choisis pas, et je ne re-tire jamais. Or quand j’ai tiré cette carte j’étais fatiguée, il faisait froid, j’avais mes règles et pas trop le moral. J’avais bien envie d’une carte un peu doudou. Et puis la…. BAM. Une nuit d’orage, la foudre qui zèbre le ciel, une tour en flamme se dressant au milieu de roches acérées, deux personnages sautant des fenêtres pour échapper à cette scène apocalyptique. Pas exactement l’ambiance réconfortante que j’espérais !
Au niveau astrologique, cette carte fait pourtant beaucoup de sens pour ce mois de mars. On a devant nous plusieurs semaines qui s’annoncent particulièrement mouvementées, considérées par beaucoup d’astrologues comme l’une des périodes les plus importantes de 2025. Au programme : la rétrograde de Vénus en bélier, puis de Mercure, l’entrée de Neptune en bélier à la fin du mois, et surtout la saison des éclipses, période de révélation, de remise en question et de bouleversements.
Bien qu’on soit dans la saison du poisson, ce mois s’annonce teinté par l’énergie de feu du bélier, le précurseur du zodiaque, celui qui initie le mouvement et fonce dans le tas, cornes en avant. Or la carte de la Tour est associée à Mars (tiens tiens), planète des combats, de l’action et de l’affirmation de soi, qui gouverne le signe du bélier !
La Tour trouve aussi écho dans notre situation politique et collective actuelle, puisqu’elle illustre la chute d’un ancien système, l’écroulement de structures qui soutenaient notre monde, que ça soit en nous, sous forme de croyances, ou à l’extérieur, en tant qu’organisation de notre société. On peut redouter cette énergie, ou la voir comme une révolution violente mais nécessaire, un vent de chaos qui rebat les cartes et permet la création d’un nouveau monde. C’est la carte de la destruction, mais aussi de la libération.
Vous avez déjà participé à des chantiers ? La Tour, c’est le moment où après avoir pété les murs, on contemple, couver·tes de poussière, les montagnes de gravats et le chaos qui règne dans la pièce, en faisant un sérieux effort de projection pour imaginer que tout ça ressemblera un jour à une maison accueillante. C’est aussi le moment où l’on peut se sentir abattu·e et anxieux·se en réalisant les efforts qu’il reste à fournir, où l’on doit rassembler son courage et sa détermination pour s’y remettre. Sauf que présentement, le chantier collectif est colossal, et les murs qu’il nous faut détruire sont ceux érigés par le capitalisme, le patriarcat et le colonialisme.
Alors que la montée du fascisme s’accélère partout dans le monde, que chaque jour apporte son lot de déclarations anxiogènes, que l’étau semble se resserrer autour de nos libertés, il nous faut continuer à imaginer qu’un monde différent est possible, qu’on pourra rebâtir sur les ruines des systèmes violents et oppressifs actuels. Alors, il va falloir collectivement s’accrocher pour continuer le boulot : on met la musique à fond pour se donner de l’énergie, on attrape nos outils, et on frappe de toutes nos forces.
Prison break, mais ensemble
Si on lit la suite des arcanes majeures comme une histoire cohérente, on se rappellera que sur la carte d'avant, le Diable, nous étions enchaîné·es en enfer par nos croyances limitantes, la peur, la honte et la culpabilité, des fers servant à nous garder dans l’obéissance à la norme.
Ici, nous nous sommes libéré·es des chaînes, seulement pour nous rendre compte que nous sommes dans une Tour sans porte aux fenêtres hautes, entourée de rochers dangereusement aiguisés. Une construction qui évoque les prisons construites sur des îles recluses, au large des côtes (comme Alcatraz), afin de s’assurer que personne ne puissent s’en échapper.
Nous réalisons que nous nous trouvons en réalité au cœur d’une structure organisée, dans laquelle nous sommes loin d’être lae seul·e détenu·e : alors qu’en brisant nos chaînes individuelles, nous pensions atteindre la liberté, nous prenons conscience que notre sort est lié à celui des autres, que nous sommes tous·tes “dans le même bateau” (ou plutôt dans la même tour).
En voyant cette carte sous cet angle, on peut commencer à comprendre son illustration d’une façon un peu plus inspirante : il s’agit d’une évasion courageuse ; on se lance tête la première dans le vide, parce qu’on est prêt·e à risquer notre vie pour notre liberté. Mais ici, pas de plan d’évasion à la Prison break, mis au point en secret : c’est la Tour qui est détruite. Ce qui nous apprend que c’est le système qui doit s’écrouler pour que nous puissions vraiment en sortir, que le changement doit être collectif. Nous ne sommes pas libres tant que tout le monde ne l’est pas.
Déconstruire nos prisons intérieures
La Tour est notre prison mentale, et ses murs sont les systèmes dont les idéologies conditionnent nos vies. À l’image des prisons de notre société, qui servent les intérêts économiques et racistes des puissants, la Tour du tarot est un lieu injuste et cruel, symbolisant les schémas mentaux dans lesquels nous sommes enfermé·es.
Les systèmes comme le capitalisme et le patriarcat conditionnent nos pensées, nos croyances, nos relations, nos émotions, jusqu'à notre vision même du monde. Comme des prisons construites à l'intérieur de nos inconscients, nous avons intégré leurs fonctionnements injustes et oppressifs et nous les reproduisons dans nos vies intimes.
Nous pensons que nous devons nous battre si nous voulons survivre, que c’est “chacun·e pour soi”, et que nous sommes seul·e responsable de notre bonheur et de notre réussite. Nous avons intériorisé que les hommes cis seraient naturellement plus rationnels et aptes à diriger que les autres. Nous avons intégré l’idée que la modernité et le progrès passent nécessairement par l’imitation des normes occidentales, que la culture de la blanchité est supérieure à toutes les autres.
Nous sommes aussi convaincu·es que nous avons besoin d’une structure rigide et autoritaire pour nous gouverner, sans quoi le monde serait livré au chaos et à la guerre, car les humains seraient cruels par essence. Alors que la capitalisme n’existe que depuis 500 ans, ceux qui l’ont mis en place ont réussi à nous persuader qu’il était la seule solution possible !
Pourtant, d'autres modèles existent. Je pense par exemple à l’anarchie : comme cette carte, l'anarchie a une connotation négative, associée au chaos, au désordre, à la violence. Pourtant, les deux proposent en réalité de se libérer des structures d'oppressions. Une des définitions proposées pour l’anarchie nous dit : « L'anarchie est un système politique qui vise à l'émancipation de toute autorité ou tutelle gouvernementale. L'État est considéré comme n'étant pas nécessaire, et aucun individu ne se trouve sous la domination d'un autre »1.
C'est une vision du monde qui, en cherchant à abolir les systèmes hiérarchiques, met en avant la solidarité, la coopération et le respect de tous les êtres vivants. L’anarchie fonctionne et l’histoire nous en donne de nombreux exemples pourtant peu connus : la révolution anarchiste en Espagne, la société anarchiste et féministe du Rojava ou encore les communes autonome du Chiapas au Mexique.2 Mais pour créer un nouveau monde, il faut commencer par déconstruire en soi l’idéologie qui nous empêche de l’imaginer.
La violence des changements
Ramenée à un plan plus personnel, la Tour symbolise l'effondrement d'une construction mentale qui structurait notre conception du monde, le moment où nous ouvrons les yeux sur la réalité et où le sol semble s'effondrer sous nos pieds : c’est la révélation d’un secret, une vérité qui éclate au grand jour, une prise de conscience radicale. Elle peut exprimer une épreuve comme une véritable délivrance. Dans tous les cas, les choses ne seront plus jamais comme avant.
Ne minimisons pas l'impact des moments « la Tour » dans nos vies, car ils sont souvent douloureux et difficiles. Si cette carte est aussi impressionnante, c’est qu’elle est réaliste : les révolutions, les périodes de grand changements concrets ou de transformation intérieure peuvent être violent·es. Mais iels font aussi partie intégrante de nos existences, individuelles comme collectives. Cette carte vient souvent questionner notre relation à l’instabilité, à l’imprévu et au chaos. Mettre son énergie au service d'une lutte politique vient avec son lot de douleur et de tristesse, comme s'engager envers sa propre libération individuelle quand une situation nous tient prisonnière. Pourtant, ce que la Tour nous enseigne, c'est que, malgré la souffrance, le jeu en vaut la chandelle.
Comment incarner la Tour ce mois-ci ?
Lâcher prise : le mois de mars risque de secouer, alors plutôt que s’accrocher aveuglement au passé qui s’effrite, aux certitudes qui s’écroulent, suivons le mouvement et sautons pour nous libérer. C’est terrifiant, mais pas plus que de rester coincé·e sous les ruines.
Déconstruire : on l’utilise souvent, mais c’est vraiment un mot qu’on peut associer à cette carte. Continuez à vous informer, à réfléchir, à discuter. Démanteler les systèmes en vous pour faire de la place à de nouveaux imaginaires.
Trouver de la force dans le collectif : la Tour est associée au 6 en numérologie, chiffre d’expression et de relation. Vous n’êtes pas seul·e, et vous ne pouvez pas vous libérez seul·e. Appelez vos ami·e·s, rejoignez des associations ou des collectifs militants, ayez des discussions, trouver du soutien et des ressources !
Actualités 💫
Trouver sa voie avec tarot
Une séance pour t’aider à trouver du sens dans ta vie professionnelle, pour définir ton “pourquoi” et t’aider à trouver ta place dans le collectif.
Pendant cette séance, je dresse ton portrait à travers l’astro et le tarot, pour t’offrir des pistes de réflexions et de l’inspiration concernant tes choix professionnels (mais pas que, la séance peut aussi porter sur ton engagement politique, ta pratique artistique ou spirituelle, bref tout ce qui te relie au monde.)
Attention, cette séance n’est pas un coaching business, ni un bilan de compétence, je ne vais pas non plus voir ton prochain taff dans les cartes. Ici pas de prédictif ou d’interprétation fermée, on va utiliser le tarot pour explorer un pan plus spirituel et profond de ton existence, the BIG question, le fameux “qui suis-je, où vais-je ?” qui guide notre vie !
C’est pour toi si :
Tu t’interroges sur ton rôle dans ce monde, ta vocation, ou le travail qui te correspond vraiment.
Tu es entrepreneuse, mais tu as des doutes sur la direction à prendre dans ton activité.
Tu sens que quelque chose manque dans ta vie et tu as envie de créer quelque chose qui fait sens, que ça soit professionnellement ou non.
Tu te demandes comment participer à ton échelle à faire de ce monde un endroit un chouïa plus cool à vivre.
Concrètement, pendant cette séance :
Je fais un tirage en 15 cartes pour définir tes véritables aspirations, sur quelles qualités tu peux t’appuyer, ce qui te fait vibrer, le métier ou le rôle dans le collectif qui t’appelle, les blocages et obstacles qui t’empêchent d’avancer et bien d’autres.
En parallèle, je me base aussi sur ton thème astral pour affiner ma lecture des cartes, en regardant certains points particulier.
100€ / 2h ensemble + l’enregistrement de notre séance + la photo de ton tirage
C’est bientôt le printemps, ce qui veut dire…
Le 17 mars, j’organise un nouveau cercle rituel en ligne pour célébrer le printemps ensemble !
C’est quoi, un cercle rituel ? C’est un moment pour se connecter à soi, à sa spiritualité, mais aussi aux autres. Un espace de care communautaire, de reliance, de soutien & d’échange, pour vivre sa spiritualité de façon collective, avec au centre des valeurs de justice sociale, d’entraide et d’interconnexion.
Une occasion de nous souvenir de notre appartenance au vivant et nos propres saisons intérieures. Ces cercles se passent en ligne avec replay disponible, ils sont à prix libre et tous les bénéfices sont renversés à des associations. Il y aura, comme toujours, une guidance collective sur les mois à venir, une pratique guidée par un·e invité·e, un tirage de tarot et un temps de partage (optionnel).
Programme, infos pratiques et lien de réservation à venir dans la prochaine lettre !
Bon mois à tous et à toutes, et prenez soin de vous !
Mathilde
Dictionnaire la Toupie.
Si ça vous intéresse de creuser ce sujet passionnant et inspirant je vous recommande le livre d’Isabelle Attard Comment je suis devenue anarchiste et le documentaire Arte Ni dieu ni maitre, une histoire de l’anarchisme disponible gratuitement sur youtube !